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Mayotte
A Mayotte, le CEIP-A a été alerté sur le problème de « la chimique », drogue à l’origine de très nombreuses hospitalisations, en particulier de mineurs et de jeunes adultes au cours du dernier semestre 2015 [2].
Cette alerte a été relayée aux Autorités de santé (MILDECA, ANSM [3]). La composition de la chimique n’est pas connue, même si au même moment, des saisies douanières ont permis de poser l’hypothèse qu’il puisse s’agir de cannabinoïdes de synthèse.
Plusieurs études ont été menées sur le sujet depuis, en terme qualitatif, de prévalence, de prises en charge en addictologie [4].
Il s’agit maintenant d’identifier quelles sont les substances qui amènent à des hospitalisations parmi celles consommées sous le nom de chimique. L’objet de cette étude est de déterminer ces substances en les associant aux tableaux cliniques qu’elles engendrent. Cette étude est également l’occasion de valider une méthode d’envoi d’échantillons sanguins sur buvards (dried blood spot) pour analyse pharmaco-toxicologique de nouveaux produits de synthèse en conditions tropicales. Un travail de partenariat est en cours d’élaboration entre le service des urgences et le laboratoire d’analyse pour le Centre hospitalier de Mayotte et le Laboratoire de pharmaco-toxicologie et le Centre d’addictovigilance pour le CHU de Bordeaux. Des échantillons sanguins prélevés dans le cadre des soins courants aux urgences seront analysés par chromatographie et spectrométrie haute résolution. Les résultats seront croisés avec les données cliniques dans une synthèse présentée lors d’une visioconférence avec les professionnels de santé Mahorais. Un rapport de synthèse sera transmis à l’ensemble des acteurs de terrain et des autorités sanitaires.
Par ailleurs, la méthode employée pourrait s’appliquer aussi dans d’autres départements d’Outre-mer, en particulier à La Réunion, où plusieurs signalements récents confirment la présence de chimique.
Ce projet est financé par la MILDECA et l’ARS-OI [5].
Responsable du projet : Docteur Amélie Daveluy, Praticien Hospitalier, responsable du Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-Addictovigilance (CEIP-A), CHU de Bordeaux et membre de l’équipe 9 du Bordeaux Health Population (BPH).
Chargé d’étude : Alexandre Peyré, psychologue Centre d’évaluation et d’information en pharmacovigilance et addictovigilance, CHU Bordeaux.
Collaborateurs :
- A Mayotte :
- Docteur Pierre Henri Daculsi, Praticien Hospitalier, service des urgences du CH de Mayotte
- Docteur Sophie Olivier, Praticien Hospitalier, chef de service du laboratoire du CH de Mayotte.
- Association Mlezi Maore (anciennement TAMA)
- Docteur Ali Youssouf, service d’addictologie du CH de Mayotte
- A Bordeaux :
- Docteur Karine Titier, Praticien Hospitalier, responsable du laboratoire de pharmacologie et toxicologie du CHU de Bordeaux et Docteur Nadège Castaing, Praticien Attaché.
- Ruben Goncalves, Interne en pharmacologie et toxicologie médicale au CHU de Bordeaux. »
Centre d’addictovigilance,
Service de pharmacologie médicale,
Centre de recherche INSERM 1219 Santé des populations - équipe pharmaco-épidémiologie
CHU de Bordeaux
Cette étude est prévue sur une période de septembre 2018 à juin 2019.
Note de la PEIDD
Voici quelques références bibliographiques en lien avec le thème de la chimique à Mayotte :
- Rapport de mission du CEIP-A de 2015. Daveluy A. et Haramburu F. (CEIP-A de Bordeaux) « Consommation de substances psychoactives à la Réunion et à Mayotte, départements français de l’Océan Indien ».
- Etude de l’OFDT [6] de mai 2018 sur « L’offre, l’usage et l’impact des consommations de « chimique » à Mayotte »
- Thèse de médecine d’Amandine FLEURY « Profil médico-social des patients ayant consulté au centre d’addictologie de Mayotte en 2015 pour usage de nouveaux produits de synthèse, une étude rétrospective. »
- Dossier de la PEIDD « Nouvelles drogues de synthèse ... un phénomène émergent. Et dans les DOM ? »
[1] Mission Interministérielle de Lutte Contre les Drogues Et les Conduites Addictives
[2] Daveluy A, Haramburu F. Consommation de substances psychoactives à la Réunion et à Mayotte, départements français de l’Océan Indien. Thérapie 2018.
[3] Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
[4] Fleury A, Profil médico-social des patients ayant consulté au centre d’addictologie de Mayotte en 2015 pour usage de nouveaux produits de synthèse, une étude rétrospective. Thèse de doctorat de médecine 20/07/2016.
[5] Agence Régionale de Santé de l’Océan Indien
[6] Observatoire français des drogues et des toxicomanies
Mis à jour le 10 janvier 2020